Beau comme dans les films
L'écriture de notre suite des aventures de Petit Poilu destinée à Dominique Demers va bon train en première année et les enfants sont passionnés. C'est un peu le chaos, mais la cause est noble.
On apprend qu'après le début de l'histoire vient le milieu et je peine à contenir l'ambition de mes souris. Un peu plus et nous aurons un scénario de film américain. Je n'ose pas imaginer la fin. 😉
En classe, nous votons encore pour tout et nous nous relisons beaucoup. On veut être certain que ça sonne bien.
Je termine la relecture du début de l'histoire quand une petite s'écrie:
- Oh, je crois que c'est une vraie histoire...
Elle s'interrompt, les yeux ronds, lève sa main en réalisant qu'elle ne l'avait pas levée avant de parler. Je réprime mon envie de rire:
- Pourquoi est-ce une vraie histoire, dis-moi?
La petite pousse un soupir théâtral:
- Parce que les images sont vraiment apparues dans ma tête pour vrai. 🌟
On continue notre travail et on en vient à faire sortir (non, surgir) le Groméchanmalin de la forêt (non, du lac) au moment où Petit Poilu échappe son objet (non, sa balle) magique.
Je questionne mes petits:
- Comment Petit Poilu saura-t-il que le méchant arrive?
Les mains s'agitent :
- Il y a un tremblement de terre! - Non, des vagues! - Du feu!
On vote. Les vagues l'emportent.
Je ne lâche pas mes minis:
- Et les vagues, elles seront comment?
Ça repart:
- Grosses! - Grandes! - Immenses!
Devant moi, mon petit un peu perdu lâche les crayons avec lesquels il jouait et propose avec nonchalance:
- On pourrait dire que les vagues sont hautes comme des montagnes. Ça fait beau quand ils disent ça dans les films.
Ma bouche reste ouverte. Les minis, eux, applaudissent. Ils trouvent ça beau comme dans les films.
Moi aussi. ❤