Comment un simple travail universitaire m'a ouvert à un monde... sous-estimé!
En m'inscrivant au doctorat afin de travailler sur la place du jardin dans la littérature des femmes, je ne pensais pas lire un ouvrage entier sur l'herbe. Il aura fallu un travail universitaire impliquant de trouver rapidement un ouvrage critique très récent pour que je saisisse au vol l'invitation à la promenade d'Alain Corbin. Surtout, cela m'a fait réaliser à quel point, en mettant un pied dans le jardin, il me faudrait peut-être aussi accepter ce qui l'entoure : pré, prairie, parc, pâturage, cour et autres carrés de verdure.
Note rapide ici : comme j'ai aimé les sauts faits par Corbin entre littérature et histoire de l'art! Cela m'a rappelé combien les arts visuels, principalement, me parlent aussi. Je ne sais pas à quel point il serait possible d'intégrer certains liens avec cette discipline dans la partie recherche de mon projet doctoral, mais je trouve cela passionnant.
Deuxième note rapide maintenant: plusieurs auteures ont exploré le rapport à la verdure dans leur oeuvre et Corbin en présente certaines au fil de sa réflexion. Bien qu'elles ne soient pas québécoises (comme les écrivaines appartenant à mon corpus), il serait riche de les lire et de voir si des recoupements sont possibles quant aux thématiques et enjeux associés à l'espace du jardin et à l'identité féminine. Parmi celles-ci : Colette, Denise Le Dantec, Elizabeth Goudge, Françoise Renaud, George Sand et George Eliot. J'espère de tout coeur que le séminaire portant sur la littérature des femmes à venir cet hiver me permettra de lire certaines de ces écrivaines.
Dernière note enfin: je me promets de me procurer Histoire buissonnière de la pluie (2017) et La douceur de l'ombre (2013) du même auteur tant j'ai aimé son approche.
Pour revenir à La fraicheur de l'herbe, plusieurs chapitres ont piqué ma curiosité. Cela dit, les chapitres 2 et 9 m'ont semblé tout particulièrement utiles à ma réflexion. Si le neuvième parle plus précisément du travail du jardinier (et notamment d'une certaine forme d'émancipation, voire de retour à l'état sauvage du jardin comme des humains s'y investissant, en particulier les personnages féminins - à conserver en mémoire), le deuxième relie le lieu d'herbe (et l'odeur des fleur à la nostalgie de l'enfance. Or, la mémoire de l'enfance constitue justement le sujet de mon essai de maitrise en études littéraires. C'est un thème que je chéris tout particulièrement et que j'aimerais approfondir encore. Serait-ce l'occasion de le faire dans le cadre de mon projet doctoral? Du moins de comparer l'empreinte que laisse un espace (qu'il s'agisse du jardin ou des rives) au coeur d'un être à diverses étapes de sa vie? J'ose croire que oui.
Corbin, Alain (2018). La fraicheur de l'herbe. Histoire d'une gamme d'émotions de l'Antiquité à nos jours.
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